Face à une industrie musicale en mutation, l’artiste béninois Nikanor exhorte ses fans et confrères à adopter massivement les plateformes de streaming. Un cri du cœur qui pourrait servir de catalyseur pour toute une génération d’artistes.
« Ne nous limitons plus à écouter sur WhatsApp. Allons streamer nos artistes sur les plateformes. » Par ces mots simples mais percutants, Nikanor lance un appel sur ses réseaux sociaux. Un message qui résonne bien au-delà de ses propres fans : il incarne un tournant dans la manière dont les artistes béninois peuvent (et doivent) envisager leur développement.
Alors que le Nigeria, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana s’imposent dans les classements Spotify, Boomplay ou Apple Music, le Bénin peine encore à y faire émerger durablement ses artistes, malgré une richesse musicale indéniable.
Une parole forte, un déclic attendu
L’initiative de Nikanor n’est pas isolée. Plusieurs voix s’élèvent, souvent dans l’ombre, pour promouvoir le streaming légal : les médias spécialisés, des community managers, des labels indépendants, ou encore des artistes comme Crisba, Vano Baby, Fanicko ou Tyaf, qui multiplient les sorties calibrées pour les plateformes.
Mais cette déclaration publique, franche et directe, a le mérite de mettre le doigt sur une réalité que beaucoup préfèrent contourner : l’industrie musicale béninoise ne pourra se structurer sans une consommation plus responsable et engagée du public.
Ce que le streaming change (ou pourrait changer)
Le streaming, loin d’être un simple phénomène de mode, constitue aujourd’hui la principale source de revenus pour de nombreux artistes dans le monde. Il permet :
- une traçabilité des écoutes,
- une visibilité internationale instantanée,
- et une rémunération directe, bien que modeste, pour chaque play.
Encourager les fans à écouter les chansons sur Spotify, Deezer, Boomplay, YouTube Music ou Audiomack n’est pas un luxe : c’est une nécessité économique, une stratégie de positionnement, et surtout un moyen de légitimer la musique béninoise sur les grandes scènes digitales.
Les sorties à suivre de près
Parmi les artistes béninois qui alimentent déjà les plateformes, certains tirent leur épingle du jeu :

Crisba et son album UNO, fraîchement sorti, qui révèle une maturité artistique et un univers bien à lui.
Lien streaming: https://bfan.link/Crisba-UNO-VEP

DBlue, jeune révélation de la scène urbaine, fait parler de lui avec Who I Am
Lien streaming: https://onerpm.link/Who_IAM

Nikanor vient de dévoiler Veux-tu m’épouser?, un single empreint de douceur et de sincérité, qui s’inscrit dans la continuité de son engagement pour un art populaire et exigeant.
Lien streaming: https://onerpm.link/Veux-tu-mepouser

Vano Baby, fidèle à son style incisif, a récemment mis en ligne Do Bandit Min, une chanson introspective accompagnée d’un clip percutant.
Lien streaming: Apple music
- Tyaf, récemment revenu sur le devant de la scène avec plusieurs singles aux sonorités variées.
- Fanicko, qui multiplie les collaborations régionales, contribuant à faire rayonner le Bénin au-delà de ses frontières.
Un moment charnière
« Il ne suffit plus d’aimer un artiste en silence, il faut l’écouter où ça compte. » Le message de Nikanor touche juste. Il peut servir de point de bascule si les artistes, les médias et surtout les fans s’en saisissent collectivement.
Car au-delà des chiffres, c’est l’écosystème musical béninois tout entier qui a besoin de cette révolution silencieuse. Le streaming ne remplace pas le talent : il lui offre une vitrine.
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